Les pratiques addictives
Les comportements addictifs sont néfastes pour la santé, et avant tout : douloureux.
On peut distinguer les addictions sans substance de celles, plus classiques, avec substance.
Les dépendances multiples sont très fréquentes, et donc :
chaque addiction est un facteur de risque pour les autres addictions.
On "soigne" souvent une addiction en compensant par une autre...
Les addictions sans substance
Les professionnels du marketing des jeux vidéo et jeux de hasard connaissent très bien les profil-types de joueurs, ils utilisent les "données" pour cibler les clients potentiels.
Un lien avec la sédentarité est déjà bien établi.
Quelques conseils simples pour repérer et /ou accompagner des addictions sans substance
1.
Jeux vidéos
Prégnance, tolérance, modification de l'humeur, rechute, évitement...
Des signes permettent de déterminer un usage problématique (chez les adolescents par exemple) vis-à-vis des jeux vidéos.
Evaluez votre rapport aux jeux vidéos
3.
Dépendance à l'activité physique
L'activité physique est "bonne" pour la santé. Toutefois, au dessus de certains seuils, la pratique peut devenir addictive.
Les applications mobiles "fitness" participent à ce risque par leur aspect motivationnel, en fixant des objectifs à des personnes souvent déjà actives.
Les gens veulent rester en forme pour profiter de la vie, mais aussi se conformer à l'image idéale de quelqu'un de performant (projection narcissique).
Il est possible d'être sédentaire et accro au sport dans le même temps.
Le questionnaire modifié de Ricci et Gagnon peut être un début de réflexion.
5.
Jeux de hasard et d'argent
Repérez une éventuelle addiction avec le test ICJE (Indice Canadien de Jeu Excessif).
Profil d'un "addict" type : homme de 47 ans aux faibles revenus.
Les facteurs de risque:
• Fausses croyances à propos des chances de gagner
• Le fait de gagner "gros" dès les 1ères parties
• Antécédents personnels et/ou familiaux d'addiction
• Antécédents psychologiques (dépression, stress...)
• Solitude, ennui chronique ou absence de loisirs
• Recours au jeu, à l’alcool ou aux drogues pour faire face aux sentiments ou aux événements négatifs
• Tendance à avoir des comportements compulsifs
• Problèmes financiers
2.
Internet et addictions numériques
Les enfants adoptent de manière durable les pratiques observées autour d'eux.
Les habitudes évoluent puis se reproduisent ensuite auprès de ses propres enfants.
Les parents à venir appartiennent à une génération ayant peu de références "traditionnelles" : radio, lecture, jeux de société...
Quels sont les "impacts" des évolutions des modes de vie concernant les écrans? Comment les mesurer?
4.
Boulimie et addictions alimentaires
L'alimentation est un important levier de santé, autant lorsqu'elle est saine est-elle un facteur de prévention, autant elle peut représenter un facteur de risque pour les maladies cardiovasculaires, les cancers, l'ostéoporose, le diabète...
On assiste à une augmentation des problèmes de santé publique liés à l’alimentation, telles que l'obésité et l'anorexie.
6.
Hypersexualité
Les 3 piliers de la santé sexuelle :
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autonomie - chacun doit pouvoir contrôler sa sexualité
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satisfaction - plaisir, valeurs, image de soi
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sécurité - quels moyens?
La sécurité suppose de la part des individus la capacité à percevoir les situations qui présentent un risque pour leur santé et à y apporter des réponses mais également à identifier leurs moments de vulnérabilité et à les anticiper.
L'hyper sexualité est une addiction favorisée par les plateformes porno en ligne, gratuites...
Les IST (Infection Sexuellement Transmissible) représentent le risque majeur de la sexualité.
"Les addictions sans substance concernent aussi
le travail, la kleptomanie,
les achats compulsifs..."
Si vous répondez 2 fois OUI parmi les 4 questions DETA qui suivent, on peut suspecter un problème...
Au cours de la dernière année :
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Avez‐vous déjà ressenti le besoin de diminuer votre consommation d'alcool ?
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Votre entourage vous a‐t‐il déjà fait des remarques au sujet de votre consommation d'alcool ?
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Avez‐vous déjà eu l'impression que vous buviez trop ?
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Avez‐vous déjà eu besoin d'alcool le matin pour vous sentir en forme ?
Vous pouvez approfondir la réflexion sur votre consommation avec le questionnaire AUDIT (10 items) de l'OMS.
Les addictions avec substance (licite)
Envie... Maîtrise... Consommation... Contrôle... Addiction...
L'alcool
Tabac
Commencez par le test de Fagerström pour évaluer votre dépendance.
Choisissez l'une des nombreuses applications mobiles pour vous aider à arrêter:
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Smoke Free
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Arrêter De Fumer Assistant
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QuitNow!
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Qwit (Français)
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Tabac Info Service
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Get rich or die smoking
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Stop-Tabac
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Cigarette Analytics
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Smoke Watcher
Suivez nos conseils.
Point sur les "vaps" connectées à suivre...
Médicaments psychotropes
Le respect des prescriptions est primordial, et tout déséquilibre peut être un signe d'alerte pour une addiction.
En tant que patient, si vous ressentez une dépendance vis-à-vis d'un médicament, vous pouvez le signaler en ligne.
Repérage
La précocité : un facteur de risque majeur
Des caractères innés :
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le genre masculin
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Les facteurs génétiques contribueraient de manière significative au risque de développer une addiction en entraînant des variations des réponses neuro-biologiques à la prise de produits. Les gènes impliqués sont nombreux, et interagissent avec des facteurs environnementaux et les événements de vie (surtout le stress),
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Plusieurs traits de personnalité sont plus fréquemment retrouvés chez les jeunes présentant des consommations problématiques : la mauvaise estime de soi et le manque de confiance en soi, les réactions émotionnelles excessives...
L'environnement social et familial est un facteur déterminant. En effet, les caractères innés ne peuvent isolément la survenue d’une addiction, qui est un phénomène largement plurifactoriel.
Accompagnement et prise en charge
La stratégie de prévention promeut :
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L’intervention précoce auprès des jeunes, afin de retarder l’âge des premières pratiques addictives, voire de les empêcher
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Le repérage précoce de l'addiction, afin d’éviter les abus et de réduire les risques associés.
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Autonomie du patient : d'où l'utilité des auto-questionnaires tel que le DEP-ADO (DEPistage de consommation problématique d’alcool et de drogue chez les ADOlescents)
Mais la question générale reste : Comment faire coopérer le patient?
Recommandations
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Dépistage : réduire le temps entre l'addiction et l'accès aux traitements, diminuer le nombre de malades qui s'ignorent.
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Développer de nouvelles approches favorisant la proximité des populations clés (comme les consommateurs de drogues et psychotropes).
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Encourager les actions "d’aller vers", par smartphones ou autres objets intelligents